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Le Blog d'Ikki le Namek
13 novembre 2015

Le New-York de la mafia juive dans les 30's

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Après avoir adoré la biographie de Lucky Luciano, dont je vous avais parlé dans l'un de mes derniers articles, je suis parti à la recherche de nouveaux livres traitant de la mafia et ses personnages emblématiques. C'est comme cela que je suis tombé sur l'oeuvre de Rich Cohen "Yiddish Connection".

Introduction

Âgé de 47 ans, l'américain Rich Cohen est écrivain mais également journaliste puisqu'il a travaillé avec le "New York Times" ou encore, le magazine "Rolling Stones". 
Auteur de 4 livres, sa première oeuvre fut "Yiddish Connection", un terme faisant référence aux membres juifs de la mafia new yorkaise dans les années 20. Publié en 2002 aux éditions Folio en format poche, il est composé de 474 pages. Je précise qu'au moment de débuter ma lecture j'ai été surpris par la taille des caractères qui est plus petite qu'habituellement.
Concernant la couverture, on y voit des individus se cachant le visage et laissant apparaître uniquement chapeau et grosses bagues. On devine que ce sont des membres de la mafia, ou bien, Geneviève De Fontenay. Cette photo m'intriguait un peu par son réalisme et sa spontanéité. Elle fut prise par Weegee, un photographe new-yorkais qui s'était spécialisé dans la vie nocturne de la ville et notamment les faits divers.

Comme indiqué sur le 4ème de couverture, l'auteur veut raconter l'histoire vraie des gangsters juifs américains. Pour cela, il va autant insister sur leurs parcours délictueux que sur leur religion. Une approche originale, mais va-t-elle être intéressante?

Louable mais maladroit

Rich Cohen explique avoir choisi le thème des gangsters juifs américains car il a été marqué par la yiddish connection crainte et respectée aux USA dans les années 30 et 40, alors que dans le même temps les juifs étaient traqués en Europe. 
Mais durant la lecture, on s’aperçoit que d'autres raisons ont poussé l'auteur à écrire ce livre. Tout d'abord, il semble nostalgique d'une époque et d'un certain "code de l'honneur dans la mafia". Son amour pour New-York et Brooklyn tout particulièrement l'a également poussé à parler de l'histoire de cette ville, son évolution et l'impact que la mafia juive a pu avoir. Enfin, ce livre peut être vu comme un hommage au père de l'auteur et l'enfance de ce dernier.

Des intentions tout à fait louables, mais qui vont se caractériser par 2 ou 3 passages franchement désagréables à lire. Car contrairement à d'autres ouvrages, Rich Cohen ne prend pas toujours le recul nécessaire, et s'il ne passe pas sous silence les crimes commis par ses personnages, il a trop tendance à les ériger en héros au risque de choquer. Il se permet même une phrase pleine de bêtise, où il compare ces braves délinquants qui refuse de se plier aux lois et les déportés européens soumis dans les camps de concentration.
D'autre part, il expliquera à un moment que la mentalité de la yiddish connection, qui use de violence pour se défendre et refuse de se laisser marcher sur les pieds, sera reprise par de nombreux juifs durant l'après guerre et se retrouve aujourd'hui dans la politique d’Israël qui se défend face à ses adversaires.
Tout cela se résume au maximum à trois pages, ce serait réducteur de résumer le livre à ça, mais je tenais à en parler car c'est la principale chose que je n'ai pas aimée dans "Yiddish Connection".

Je vous parlerai quand même d'un dernier inconvénient, l'histoire débute et termine mollement, à savoir, une quarantaine de pages à chaque fois, qui servent à "planter le décor". L'auteur n'a pas voulu évoquer la mafia directement, il a préféré parler de ses parents! En effet, son père symbolise la génération qui a suivie en direct la fin de la yiddish connection. Lui et ses amis étaient donc les mieux placés pour évoquer les aventures, les vérités et les rumeurs sur cette mafia originaire de Brooklyn qui a marqué la jeunesse de l'époque. Problème, son admiration pour son papa et la nostalgie de l'auteur, l’entraînent dans un récit trop détaillé et pas toujours intéressant.

Vous l'aurez compris, près d'une centaine de page de "Yiddish Connection" ne m'a pas plu du tout. Maintenant parlons de celles que j'ai adorées :-).

La méconnue Yiddish Connection

Les italiens Lucky Luciano, Joseph Bonanno et les parrains juifs tels que Meyer Lanski et Bugsy Siegel seront bien entendus évoqués car, d'une certaine manière, ils étaient les supérieurs de la yiddish connection, mais le récit va surtout se consacrer à des membres moins connus du grand public.
Ainsi j'ai pu découvrir l'ascension d'Abe Reles, originaire de Brooklyn qui gravit tous les échelons avant de connaitre une fin surprenante; ou encore, le parcours d'Arnold Rothstein que l'auteur nous présente comme l'un des mentors de la mafia. Enfin j'ai pu redécouvrir les histoires de Louis Lepke et de Dutch Schultz.

Lorsqu'il s'agit de parler de la yiddish connection, Rich Cohen montre un certain savoir faire. Il sait rendre ses histoires passionnantes et les enrichit d'anecdotes plus ou moins véridiques et de témoignages éclaireurs de plusieurs protagonistes. Inutile de vous dire que j'ai adoré cette partie du livre et, une fois le nez dedans, j'avais bien du mal à refermer le livre.

Comme avec la biographie de Lucky Luciano on pénètre dans les coulisses de la mafia et leurs lucratives activités. C'est toujours intéressant à lire, car il y a beaucoup d'actions et pas de temps mort; et on est parfois amené à sourire devant tant de culot. "Yiddish Connection" va aussi aborder la fin de ces gangsters avec pas mal de détails sur les trahisons, les témoignages, les procès et, pour certains, les derniers jours dans le couloir de la mort. Cette facette n'était pas traitée dans les livres que j'avais lu précédemment, j'ai donc été agréablement surpris.

Pour conclure

Le titre "Yiddish Connection" était prometteur, je souhaitais être plongé dans l'univers de la mafia New-New-yorkaise et obtenir de nouvelles informations sur Meyer Lanski et Lucky Luciano, c'est chose faite :-).
J'ai même appris pas mal de choses et découvert de nouveaux personnages aux parcours criminels intenses, d'où une lecture agréable et sans temps mort.
Je mettrai seulement 3 étoiles à ce livre, car les quelques passages que je n'ai pas aimé, m'ont franchement déçu et même choqué. Je ne le conseillerai pas aux amoureux de romans policiers car le début est un peu poussif, l'intrigue met du temps à venir et l'auteur ne cherche pas à instaurer un suspens insoutenable, au contraire, il est plutôt dans l'optique d'un documentaire.

Selon moi, "Yiddish Connection" s'adresse aux lecteurs intéressés par le thème des gangsters, qui seront ravis par cette lecture. Vous pourrez le trouver au prix de 9 euros sur le site de la fnac.

ma note : 3/5

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Commentaires
Un vrai blog de mec ! :-P

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